Opéra en trois actes, livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, d’après la pièce de Victorien Sardou. Créé le 14 janvier 1900 à Rome. Chanté en italien, surtitré en français. Éditions Casa Ricordi.

Bienvenue à Rome, cité des arts et chef-lieu de la vie politique, ville éternelle qui, derrière ses ors et ses chefs-d’œuvre dissimule les plus sordides des complots… C’est à l’image de cette capitale aux deux visages que Puccini composa Tosca, son opéra le plus terrible et le plus flamboyant. Fondé sur un triangle amoureux entre une femme de scène, un peintre et un policier peu scrupuleux, tous trois passés maîtres dans l’art de maquiller la réalité, il n’est pas surprenant que l’opéra fasse des mirages, illusions et fauxsemblants les ressorts dramatiques privilégiés de la marche à la catastrophe. Car la tragédie de Tosca ne repose pas seulement dans les rêves brisés de jeunes amoureux, mais bien plus encore dans la façon dont la réalité finit toujours par reprendre ses droits sur les idéaux - artistiques, affectifs, politiques - des âmes les mieux intentionnées.
C’est cette implacable cruauté des faits que nous invite à contempler le metteur en scène Jean-Claude Berutti : tous les rapports de force et toutes les rancœurs se révèlent ainsi aux yeux de tous, ne laissant aucun doute sur leurs inévitables conséquences.
Diamant noir à la sensualité vénéneuse, Tosca n’en est pas moins un brasier ardent de lyrisme : or dans ce feu sublime où passion et déraison se transmuent en la plus glorieuse musique de son temps, réside peut-être bel et bien l’ultime revanche de l’art sur les désillusions du réel.

En coproduction avec Theater Trier