Il Turco In Italia, une œuvre aux couleurs des tempéraments du compositeur.
Il Turco In Italia, une œuvre aux couleurs des tempéraments du compositeur.

Un homme aux multiples tempéraments
Gioachino Rossini est un homme contrasté : Joyeux et bon vivant c'est aussi un homme capable de grandes colères ou de profondes dépressions. Connu aussi pour sa paresse il réalise cependant une production musicale incomparable !
C'est un grand amateur de gastronomie et de vins. Sa cave est légendaire de réputation. Il a sa table attitrée dans de nombreux restaurants célèbres de l'époque tant et si bien qu'un chef fini par dédié au compositeur une création : le fameux tournedos Rossini. Il est également auteur de livre de cuisine.
C'est un homme doté d'un grand sens de l'humour, et n'hésite pas à se moquer de ses contemporains, qu'ils fussent interprètes ou compositeurs. On peut à ce sujet citer l'anecdote suivante : jouant un jour, au piano, une partition de Richard Wagner, Rossini n'en tirait que des sons cacophoniques ; un de ses élèves, s'approchant, lui dit : « Maestro, vous tenez la partition à l'envers ! », ce à quoi Rossini répondit : « J'ai essayé en la mettant dans l'autre sens : c'était pire ! ».
Tous ses traits de caractère se retrouve dans les opéras-bouffes qu'il compose et notamment en ce qui nous concerne dans Il Turco In Italia

Un opéra pétillant, ingénieux et subtil pourtant mal-aimé à sa création
L'histoire se situe dans les faubourgs de Naples où le poète Prosdocimo (Personnage baryton) recherche dans ces lieux sa source d’inspiration pour composer une comédie : Une dame (Fiorilla) mariée à un gentilhomme fade (Don Geronio), se fait courtiser par un jeune prince turc puissant (Selim), et un chevalier servant éconduit (Don Narciso). Reçu par le public italien de l'époque comme une parodie de leurs mœurs, les conséquences sont sans appel : l'œuvre connaitra un échec lors de sa création.
Pourtant ce drame bouffe est ingénieux, les évènements et rebondissements s'enchainent de manière subtile jusqu'au dénouement final. La partition, qui est composé par un homme âgé de 22 ans en 1814, est inventive, limpide, faisant virevolter les personnages comme autant de jouets de l’enfance dans une fête drôle et enivrante.
Il faudra attendre cependant le XXe siècle et le début des années 50 pour retrouver cette œuvre en Italie avec Maria Callas dans le rôle de Fiorilla à la Scala de Milan (1954)
Joué de nos jours dans le monde entier, nous retrouvons Il Turco In Italia à l'Opéra Grand Avignon, dans une mise en scène de Jean-Louis Grinda sous la direction musicale de Miguel Campos Neto
A.T.
Source : Wikipédia, Opera-online (.com)